À qui s’adresser quand mon parent ne va pas bien ?
Quand la santé mentale d’un proche se fragilise, c’est toute une famille qui en ressent les secousses.
Voir un parent changer, s’isoler ou ne plus être lui-même soulève souvent beaucoup d’inquiétude… et un paquet de questions.
À qui parler ? Par où commencer ?
Voici quelques pistes concrètes pour mieux orienter vos démarches et apaiser un peu le poids que vous portez.
Parler d’abord avec la personne concernée
La première étape, aussi simple qu’elle puisse paraître, c’est souvent d’en parler directement avec votre parent.
Abordez la discussion avec douceur, en nommant des faits observables plutôt que des jugements :
“J’ai remarqué que tu semblais plus fatigué dernièrement”
“Tu as moins d’énergie pour les choses que tu aimais avant, ça m’inquiète un peu.”
Si la conversation se ferme ou si la personne nie ses difficultés, ce n’est pas rare ni anormal.
Accepter qu’on ne va pas bien demande du courage. Parfois, il est plus facile pour la personne de consulter pour un symptôme physique (fatigue, douleurs, troubles du sommeil). Ce contact peut devenir une porte d’entrée vers un échange plus large avec un professionnel de la santé.
Une autre clé : parler de besoins plutôt que de problèmes.
Demandez-lui :
“De quoi aurais-tu besoin en ce moment ?”
“Qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir un peu mieux ?”
Ce genre de question ouvre la porte à la collaboration plutôt qu’à la résistance.
Et plus on comprend la réalité de l’autre, plus il devient possible d’adopter une attitude empathique et non directive ; celle qui fait souvent toute la différence.
Les organismes communautaires : des alliés accessibles
Au Québec, le réseau communautaire est un véritable pilier.
Il existe une multitude d’organismes qui offrent des services gratuits ou à faible coût, autant pour la personne en difficulté que pour ses proches :
- consultations individuelles,
- groupes de soutien,
- formations et ateliers d’information.
La particularité des organismes communautaires est que leur mission est spécifique et cela fait en sorte qu’ils se spécialisent dans leur créneau. Ainsi, les services que vous recevrez sauront vous être très utiles pour mieux comprendre ce que traverse votre parent, mais aussi pour vous comprendre dans cette réalité qui peut être déstabilisante.
Rappelez-vous :
Quand un proche ne va pas bien, ce n’est pas que lui qui a besoin de soutien.
Aider quelqu’un qu’on aime à travers la souffrance psychologique, c’est exigeant émotionnellement. Vous avez, vous aussi, le droit d’aller chercher de l’aide.
Un bon point de départ : la confédération provinciale des associations de parents et amis d’un proche atteint de maladie mentale.
Elle regroupe une quarantaine d’organismes à travers la province.
Vous pouvez appeler au 1-855-CRAQUER ou visiter leur site web pour trouver l’association la plus près de chez vous.
Les délais sont souvent très courts, et les intervenants ont une approche humaine, ancrée dans la réalité.
Le médecin traitant : un point d’ancrage
Vous pouvez aussi communiquer vos observations au médecin de famille ou au professionnel qui suit votre parent.
Même si les informations médicales ne peuvent pas vous être partagées sans consentement, vous pouvez en donner.
Les lois encadrent la confidentialité, mais elles n’empêchent pas les soignants de recevoir vos préoccupations.
Souvent, ce simple geste permet au médecin de proposer une évaluation ou un suivi plus poussé.
Et dans plusieurs cas, c’est ce qui déclenche une demande d’aide officielle ou une référence vers un spécialiste.
Les services sociaux et les ressources d’urgence
Si la situation semble urgente ou si votre parent vit une crise, il existe des ressources 24 h/24 et 7 jours/7, comme les centres de crise au Québec.
Ces services offrent du soutien immédiat, que ce soit par téléphone, en personne ou en ligne.
Il est aussi possible d’accompagner votre parent dans le réseau public (CLSC, clinique externe, etc.).
Souvent, le simple fait d’être présent à ses côtés rend la démarche plus facile et moins anxiogène.
Rappelez-vous que la peur du diagnostic, la honte ou même la désinformation peuvent freiner quelqu’un à demander de l’aide.
Votre rôle, ici, c’est d’être un repère rassurant, pas de convaincre à tout prix.
Parfois, juste être là suffit à maintenir le lien.
L’entourage : ne pas porter seul
Vous n’êtes peut-être pas la seule personne à avoir remarqué que quelque chose ne va pas.
Parler avec d’autres membres de la famille ou des amis proches peut aider à clarifier vos perceptions et à partager la charge émotionnelle.
Se soutenir entre proches, c’est essentiel ; surtout quand la situation dure.
L’inquiétude, la culpabilité ou l’impuissance peuvent finir par épuiser votre propre santé mentale.
Et plus la tension monte, plus les relations familiales risquent de se fragiliser.
Alors, parlez-en. Cherchez du soutien pour vous aussi.
Aider quelqu’un, c’est une belle preuve d’amour… mais ça ne veut pas dire que vous devez tout porter seul.
Avoir un parent qui ne va pas bien, c’est bouleversant.
Avec les organismes, les médecins, les services sociaux et l’entourage, il existe plusieurs portes d’entrée vers l’aide.
L’important, c’est de ne pas rester seul avec vos inquiétudes.
Et surtout, de garder à l’esprit que la santé mentale, c’est une affaire de relation pas seulement une question individuelle.
Si ce genre de sujet vous interpelle, sachez qu’à l’Institut NG, on forme et on accompagne des gens qui veulent apprendre à intervenir autrement avec présence, empathie et conscience.
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